Une isolation polyuréthane se compose d’environ 96% de gaz isolant emprisonné dans des cellules, et elle est donc extrêmement légère.
La part des déchets polyuréthane dans le total des déchets non minéraux de la construction/démolition devrait être d’environ 0,3% (chiffre pour l’Allemagne) et environ 0,05% du total des déchets de construction et démolition (estimations pour la France et le Royaume-Uni). La durée de vie d’une isolation polyuréthane est étroitement liée à celle des bâtiments et de ses cycles de rénovation. Selon l’application, l’isolation PU peut rester en place plus de 50 ans.
Ce très long cycle de vie a une incidence sur les options de fin de vie, notamment si le polyuréthane est susceptible d’être contaminé par d’autres produits durant sa phase d’utilisation (bitume, adhésifs, rouille, finitions, etc.) ou bien si des substances avaient été utilisées dans le passé quand elles étaient admises alors qu’elles ne le sont plus aujourd’hui.
1. La prévention
Motivés par des prix élevés de matières premières, les fabricants d’isolation polyuréthane travaillent activement sur des mesures pour réduire les niveaux de pertes à la production.
Aborder les déchets de la construction lors de l’installation est plus complexe. Sur un niveau national, certains membres de PU Europe élaborent des lignes directrices génériques et mènent des études de cas pour parvenir à améliorer la conception et les pratiques de pose sur site pour réduire au maximum la production de déchets polyuréthane lors de l’installation des produits isolants.
Une tendance vers des éléments préfabriqués en usine de composite est une autre façon de réduire les déchets polyuréthane de construction et d’installation. Ces éléments sont fabriqués sur mesure en usine et leur installation est rapide et quasi exempt de déchets sur chantier.
2. Le réemploi
L’isolation polyuréthane est un produit extrêmement durable, elle est stable, elle ne pourrit pas et résiste bien à l’humidité. Dans la plupart des cas, les panneaux de polyuréthane sont fixés mécaniquement (toits en pente, toitures bac acier..), ce qui veut dire que les panneaux peuvent être facilement récupérés et séparés des autres matériaux de construction. Plus particulièrement les panneaux isolants et panneaux «sandwich» peuvent être réutilisés, généralement pour des applications moins exigeantes. Il a été démontré que des toitures isolées en polyuréthane peuvent être rénovées sans enlever l’ancienne couche d’isolation polyuréthane, même si l’humidité arrivait à pénétrer le toit en raison de fuites. La performance thermique de la toiture peut alors d’avantage être améliorée par une couche d’ isolation supplémentaire.
On estime qu’entre 5 à 10 % de déchets polyuréthane sont réutilisés tant en récupération de déchet de construction que de démolition.
3. Les options de recyclage pour le polyuréthane
Les déchets polyuréthane de production ou de la construction peuvent être broyés et retransformés en panneaux et profilés de haute densité pour remplacer des panneaux de particules bois dans la construction. La matière recyclée ainsi est imputrescible, résistant aux moisissures et, grâce à sa faible conductivité thermique, sa légèreté et sa résistance à l’humidité exceptionnelle et à son niveau de résistance mécanique, elle peut être utilisée comme élément de construction pour façades, comme matériel pour les encadrements de fenêtres, comme cloisons ou portes, ou bien comme mobilier de cuisines ou de salles de bains. On le retrouve aussi dans les trains à grande vitesse, les camions et les caravanes.
Les déchets polyuréthane de production sont également transformés en d’autres produits isolants à base de polyuréthane, en particulier pour l’isolation thermique et acoustique des planchers. Pour cet usage, la mousse des déchets est moulue en poudre et traitée avec des additifs et autres matériaux tels que de la cellulose ou des bétons et ciments. Elle peut ensuite être uniformément distribuée sur le sol.
4. Recyclage chimique
L’appellation recyclage chimique s’applique lorsque la conversion chimique des polyuréthanes permet de produire à nouveau des polyols de seconde vie. Trois technologies ont été développées : l’hydrolyse, l’aminolyse et la glycolyse.
Aujourd’hui, un petit nombre d’usines de glycolyse fonctionnent en Europe. Elles traitent les déchets polyuréthane non contaminés, qui sont principalement des déchets de production. Selon les connaissances actuelles, jusque 30 % de polyols utilisés dans une mousse rigide peuvent provenir de la glycolyse sans en affecter la qualité du produit. Aucune ACV n’est disponible afin de quantifier les avantages et les pénalités de ces technologies.
Les principales difficultés pour une plus large utilisation du recyclage chimique comprend l’élimination des parements, la logistique et le coût du processus de recyclage et des matières premières nécessaires ainsi que la qualité des polyols obtenus. Toutefois, des publications récentes font état que de nouvelles unités de recyclage chimique sont programmées dans un avenir proche.
5. Valorisation Energétique
Si les déchets d’isolation polyuréthane ne peuvent pas être réutilisés, recyclés ou transformés en d’autres produits, l’option idéale reste la valorisation énergétique. Le polyuréthane contient une quantité importante d’énergie, ce qui en fait une matière première très efficace pour les incinérateurs municipaux qui produisent de l’électricité et, de plus en plus, de la chaleur pour une utilisation dans les bâtiments et procédés industriels.
Certains pays tels que, la Suède, la Suisse, le Danemark et l’ Allemagne, transforment ainsi pratiquement tous les déchets plastiques et polyuréthane qui ne peuvent pas être recyclés ou récupérés . En moyenne, on estime que près de la moitié des déchets polyuréthane est traitée de cette façon en Europe.
6. Mise en décharge
Les déchets polyuréthane sont classés comme des déchets non dangereux. Cependant, les déchets d’isolation polyuréthane «fin de vie» sont trop précieux pour être perdus et enfouis sous terre. La profession polyuréthane encourage les gouvernements nationaux à faciliter le tri des déchets de démolition en séparant les matières minérales des matières organiques afin de fournir une ressource suffisante en déchets riches en énergie pour traiter les déchets organiques non recyclables. Il s’agit d’une condition préalable pour détourner les polyuréthanes et les autres déchets organiques des sites d’enfouissement.
Par ailleurs, l’industrie est consciente de sa responsabilité, des essais sont en cours au niveau européen pour mettre en place des systèmes de collecte pour les déchets polyuréthane de construction afin de les détourner des sites d’enfouissement et de les orienter vers les autres options de fin de vie.